Revenu à la vie le temps d’une interview grâce à l’intelligence artificielle, Karl Marx explore l’ubérisation de la société, la précarisation du travail, et la lutte pour la justice économique dans le monde moderne.
Toutes les questions ainsi que les réponses de Karl Marx ont été générées par ChatGPT-4 et relues par un économiste.
Quentin Cillard : Bonjour Karl Marx, après un sommeil de plusieurs siècles, vous venez de découvrir l’ubérisation de la société. Quel est votre ressenti sur cette ubérisation ?
Karl Marx : Bonjour Quentin, merci de m’avoir invité pour discuter de ces évolutions majeures. L’ubérisation, dans mon analyse, est une preuve claire de la persistance et de l’adaptation du capitalisme aux nouvelles technologies. Elle intensifie les pratiques que j’ai critiquées dans le passé : le renforcement des détenteurs du capital, qui accumulent des richesses immenses via la plateforme en l’occurrence, l’exploitation accrue par la segmentation du travail et la précarisation des travailleurs, qui se retrouvent à effectuer des tâches sans garanties de continuité ni protection sociale.
Ce phénomène, tout en proposant une flexibilité apparente, masque une dégradation profonde des conditions de travail et un accroissement des inégalités. Ces mécanismes innovants (surtout vu du XIXème siècle…) ne sont qu’une variation sur le thème de la captation de plus-value du travail. Et qui permettent de mobiliser l’armée industrielle de réserve, c’est-à-dire la population de travailleurs sans emploi ou sous-employés qui, en existant, permet de réguler les salaires à la baisse et assure aux capitalistes une source de main-d’œuvre disponible en cas de besoin économique accru.
Quentin Cillard : En quoi l’ubérisation participe-t-elle à l’aliénation des travailleurs ?
Karl Marx : L’ubérisation aliène les travailleurs de plusieurs façons. Elle les sépare du produit de leur travail, réduisant leur activité à de simples tâches sans sens ni satisfaction. Elle les prive également du contrôle sur les moyens de production, dans ce cas, les plateformes numériques, et fragmente leur travail en isolant les travailleurs les uns des autres, ce qui affaiblit leur pouvoir collectif. Enfin, elle transforme les relations de travail en transactions impersonnelles, où les travailleurs sont réduits à des fonctions plutôt qu’à des individus avec des droits et des besoins. Tous ces éléments contribuent à une forme profonde d’aliénation qui est antithétique à une société équitable et humaine.
Quentin Cillard : Pourtant, l’ubérisation permet à de nombreuses personnes de trouver un emploi. Ne vaut-il pas mieux avoir un emploi précaire que pas d’emploi du tout ?
Karl Marx : C’est une question complexe. Si à court terme, un emploi précaire peut sembler mieux que le chômage, il est essentiel de considérer les implications à long terme de telles conditions de travail. Ces emplois précaires ne fournissent souvent pas une rémunération suffisante, ni la sécurité nécessaire pour permettre une vie digne. Ils peuvent aussi entraîner un affaiblissement général des standards de travail, mettant ainsi en danger la sécurité économique et sociale de toute la classe ouvrière. Plutôt que d’accepter cette précarité comme une fatalité, nous devons lutter pour un marché du travail qui respecte les droits des travailleurs et offre des emplois stables et dignes.
Quentin Cillard : Vous allez me dire que vous n’avez jamais commandé sur Uber Eats ou une autre plateforme, même une fois ?
Karl Marx : Effectivement, Quentin. Considérant mes critiques de l’exploitation et mon engagement envers les droits des travailleurs, il serait contradictoire pour moi de soutenir des entreprises qui incarnent précisément les problèmes que je cherche à combattre. Mon choix de ne pas utiliser ces plateformes est un acte de solidarité envers les travailleurs ubérisés et une tentative de promouvoir des alternatives qui respectent la dignité humaine et le travail équitable.
Quentin Cillard : Mais les commerces locaux coûtent généralement plus cher que les services ubérisés. Comment les classes ouvrières avec moins de moyens peuvent-elles éviter l’ubérisation ?
Karl Marx : La question du coût est cruciale. Il est impératif que les alternatives locales soient soutenues par des politiques publiques qui les rendent économiquement viables pour les classes ouvrières. Cela pourrait inclure des aides directes aux consommateurs, des subventions aux entreprises qui pratiquent des modèles économiques équitables, ou des taxes sur les entreprises ubérisées pour financer ces subventions. En outre, il est vital d’éduquer les consommateurs sur l’importance de soutenir les économies locales et les structures de travail qui respectent les travailleurs, afin de construire une demande pour ces alternatives.
Quentin Cillard : Est-ce que toutes ces mesures sont réalisables dans un monde mondialisé ?
Karl Marx : Absolument, Quentin. Bien que la mondialisation présente des défis, elle offre aussi des opportunités pour une coopération internationale accrue en matière de régulation du travail et de soutien aux modèles économiques équitables. Des politiques coordonnées et des accords internationaux peuvent établir des normes minimales pour les conditions de travail et les droits des travailleurs, empêchant ainsi une course vers le bas. De plus, la mondialisation des mouvements sociaux et des réseaux de solidarité peut renforcer la capacité des travailleurs à travers le monde à lutter pour leurs droits et à soutenir des alternatives équitables. Dois-je vous rappeler, Quentin, que la dernière ligne du Manifeste du Parti communiste est « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » ?
Boîte noire :
Pour réaliser une interview d’une personnalité décédée, j’ai demandé à ChatGPT-4 d’incarner cette personnalité. Je lui ai ensuite posé des questions une par une en lui réclamant des réponses développées avant de lui demander de rédiger une interview à partir des échanges qu’on a eus. Sur la première version de l’interview, les réponses étaient trop courtes, il faut donc demander à ChatGPT-4 de développer davantage chaque réponse.
L’intégralité de l’interview a été relue par Patrice Geoffron, économiste à l’université Paris-Dauphine. Sur l’ensemble des réponses de Karl Marx, on estime à 12,4 % les modifications apportées (ajouts ou corrections d’expression) par l’économiste.
Pour le côté audio, ElevenLabs a été utilisé. Dans le cas précis de Marx, en rentrant un texte trop long, la voix de l’économiste rencontrait des problèmes : en plein milieu d’une phrase, alors qu’il parlait français, Marx commençait à prendre, de manière prononcée, un accent espagnol, portugais, anglais ou encore allemand sans aucune raison. J’ai donc rentré des morceaux de texte plus court, c’est-à-dire une réponse par une réponse, pour résoudre le problème.
Pour l’illustration, j’ai d’abord commencé sur Midjourney mais quand je lui demandais un prompt avec plusieurs éléments de paysage, l’illustration n’était pas pertinente. Sur DALL-E en revanche, cela était plus efficace.