Des drones qui survoleront les champs ou encore des tracteurs capables de se diriger de façon autonome, l’intelligence artificielle deviendra peut-être demain le meilleur allié des agriculteurs au quotidien.
Par Lucas Santerre
« Je me suis rendu compte qu’il y a pas mal d’informatique, d’électronique embarqué, chose que je n’avais pas vu ces dernières années », décrit Jean-Baptiste Leclerc, un visiteur du Salon agricole (SIVAL) d’Angers. Dans ce salon international des innovations techniques en matière d’agriculture, les machines ne manquent pas.
Robots désherbants, capteurs hydriques, à l’avenir dans les cultures, l’intelligence artificielle sera partout. Besoin de performance ou d’un accompagnement plus personnalisé, les agriculteurs se rêvent en paysans 2.0.
« Les agriculteurs utilisent notre technologie pour piloter leur irrigation »
Laurent Leleu, responsable marketing chez Weenat positionne des capteurs hydriques dans un bac de terre. « Les agriculteurs utilisent notre technologie pour piloter leur irrigation », explique le salarié de l’entreprise innovant dans le domaine agricole. La quantité d’eau contenue dans le sol connue, l’utilisateur prend connaissance des besoins en irrigation.
À l’automne ou au printemps, des périodes clés en agriculture, la technologie permet d’aiguiller les arboriculteurs, maraichers ou encore agriculteurs dans leur pratique du goutte à goutte. « Nos capteurs s’adaptent aux sols de chaque agriculteur, précise Laurent Leleu. Ma plante est en confort, j’augmente la quantité d’eau pour le lendemain, et au bout du compte c’est de la sérénité et de l’eau économisée. »

Via son smartphone, l’agriculteur a accès au taux d’humidité de sa parcelle. « Confort ou stress hydrique, évolution de la donnée en quelques jours », énumère l’ingénieur. La technologie Weenat a implanté près de 30 000 capteurs partout en Europe. « Cela fait beaucoup de capteurs, pour nettoyer et trier les données, l’Intelligence artificielle est utilisée, insiste-t-il. Une logique de machine learning donne aussi une projection à sept jours. »
« S’adapter beaucoup plus rapidement à un environnement changeant »
Dans le stand voisin, Oscar Lauby, directeur technologique d’une filière du groupe agricole HKTC, à l’occasion du salon agricole d’Angers, montre aux visiteurs la manière dont fonctionne la dernière invention de sa marque. Il s’agit d’un robot désherbant collectant les données qu’une caméra placée à l’avant de l’appareil.
« Sur l’écran qui dirige le robot, on voit les lignes de culture. La caméra va repérer les semis de ce qui est mauvaise herbe ou non », présente Oscar Lauby. A l’image de la technologie de Weenat, HKTC use également du machine learning. « Des liens avec des réseaux de neurones sont effectués afin de repérer des maladies sur des cultures. »
Repérer les plantes souffrantes, l’Intelligence artificielle peut le faire et agir en conséquence. « Cette technologie permet de s’adapter beaucoup plus rapidement à un environnement changeant », assure Honoré Bacquenois, responsable commercial de la société Naïo.

De deux mètres de haut et d’un mètre de large, le robot équipé d’une caméra se base sur la colorimétrie du feuillage des plantes. Lorsqu’une plante dépasse du rang d’un champ, la caméra va le repérer et inciter le robot à couper les végétaux non souhaités.
Que ce soit à base de machine learning ou de repérage vidéo, l’Intelligence artificielle est partout dans le monde agricole. « Ce n’est pas un outil pour remplacer l’homme mais plutôt l’augmenter », conclut Hervé Pillaud, président d’honneur de La ferme digitale, un incubateur de startups agricoles.
